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Tout le monde prend part en ce rude supplice,
Et sans vos doux regards son destin a pareil
Aux lieux qui sont privés des clartés du Soleil,
Il est temps que la Cour dissipe sa tristesse,
Qu’on lui rende sa joie avecque sa Princesse,
Et que de la prison vous veniez au Palais,
Goûter avecque nous les douceurs de la paix.

PASITHÉE.

Madame : Les prisons sont des champs Élysées,
Quand vos divins regards les ont favorisées,
Au lieu que les Palais où vos yeux ne sont pas,
Ne sont que des Enfers où règne le trépas.
Mais par quelle faveur, et de quel bon Génie
Ai-je aujourd’hui reçu cette grâce infinie
Qu’un Astre dont l’éclat est si doux à mes yeux
Vienne luire, où jamais ne luit celui des Cieux ?

EURIMÉDON.

C’est le flambeau d’Amour qui finira vos peines.

PASITHÉE.

Ah ce tyran (Madame) est l’auteur de mes chaînes !

EURIMÉDON.

Ainsi le même trait qui fit votre tourment
Fera dorénavant votre contentement,
Si vous favorisez sa prudente conduite.