Page:Nicolas Mary - Eurymédon ou l’Illustre Pirate, 1637.djvu/75

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ils sont en même temps mes Juges, et mes Dieux ;
Qu’ils me punissent donc et que leur vive flamme
Abrège de mes jours la malheureuse trame,
Il est vrai j’ai failli, votre rare beauté
Méritait plus d’amour, et de fidélité,
Mais ce qui me console au milieu de ma peine
Vous fûtes toujours belle, et jamais inhumaine :
Toutefois si je suis indigne de pitié
Sacrifiez Tygrane à votre inimitié.

Il lui présente son épée.

Tenez voilà de quoi contenter votre envie,
Vengez-vous Céliane, arrachez-moi la vie,
Et par mon sang coupable à vos pieds répandu
Payez-vous de celui que vous avez perdu.

CELIANE.

La mort pour un ingrat serait trop favorable
Et le coup de ma main un peu trop honorable
Tes regrets feront mieux cet office que moi.

EURIMÉDON.

Madame révoquez cette sévère Loi,
Il n’est point de péchés qu’un repentir n’efface.

ARCHELAS.

Je veux qu’en ma faveur il obtienne sa grâce
Qu’il vive sous vos lois, mais à condition
Qu’il sera plus fidèle en son affection.

CELIANE.

Sire (puis qu’il vous plaît) Céliane est contente,