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Et je ne vivrais pas sans un espoir si doux ;
Mais la fureur encor possède trop mon âme
Pour faire sitôt place à l’ardeur de ma flamme,
Il faut donner à Mars le temps de respirer
Auparavant qu’Amour le fasse retirer.

ARCHELAS.

Ma Reine je le veux pourvu que mon attente
Conserve en votre coeur une flamme constante.

EURIMÉDON.

Mon Prince, Je consens qu’on me prive du jour,
Si je change jamais l’objet de mon amour.

ARCHELAS.

Hé bien ! Tygrane : enfin ma gloire est sans seconde ;
Connais-tu quelque Roi plus heureux dans le monde ?
Possédant cette Reine est-il sous le Soleil
Un Monarque honoré d’un triomphe pareil ?

TYGRANE.

Non Sire : Ce bonheur comme votre mérite
Ne reçoit point d’égal, non plus que de limite,
Et je crois que les Dieux quand vous serez unis
Vous combleront encor de plaisirs infinis :
Mais puisque de ce bien votre âme est si contente,
Finissez (grand Monarque) une importune attente,
Vous savez bien le prix que vous avez promis
À celui qui pourrait chasser vos ennemis,