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Si bien humilié par la main d’une femme
Que son coupable chef à vos pieds abattu,
Et contraint de baiser les pas de la vertu.

ARCHELAS.

Ah divine guerrière ! après cette victoire
Combien je dois d’encens à votre illustre gloire !
Que je suis redevable à mon propre malheur
De m’avoir aujourd’hui procuré cet honneur,
Qu’une divinité si puissante, et si belle,
Ait voulu prendre part en ma juste querelle,
Et malgré la fureur d’un perfide attentat
Sauver d’un coup heureux mon Sceptre et mon état.

EURIMÉDON.

Sire, Je ne suis pas immortelle, ou divine,
C’est assez que je sois d’une illustre origine ;
Et qu’entre mes aïeux je puis compter des Rois
Dont autrefois la Thrace a révéré les lois :
J’en pouvais justement espérer la couronne,
Si le sort eut voulu mieux traiter Hermionne ;
Mais lorsque l’inconstant m’eut mis le Sceptre en main
Le traître me l’ôta du jour au lendemain :
J’ai suivi du depuis sous l’habit d’Amazone
L’exercice sanglant de la fière Bellone,
Et pour me signaler je cherchais les hasards,