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Scène sixième.

PASITHÉE, ALERINE dans la prison.
ALERINE.

Ah Madame ! Ces pleurs, et ce coeur abattu
Sont indignes de vous et de votre vertu,
Essuyez, essuyez ces inutiles larmes,
Et n’ayez pas recours à de si faibles armes ;
La tristesse sied mal sur un front généreux,
Il doit paraître égal bien qu’il soit malheureux,
Et même témoigner au plus fort de l’orage,
Qu’il peut changer de sort, mais non pas de courage.

PASITHÉE.

En l’état où je suis, il est bien malaisé
D’avoir le front égal et l’esprit apaisé,
Mes larmes toutefois arrêteront leur course,
Mais je veux aussitôt ouvrir une autre source,
Et puisque c’est trop peu que de verser des pleurs,
Mon sang fera mieux voir l’excès de mes malheurs.

ALERINE.

Le désespoir (Madame) est pour ces âmes basses,