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Dont les puissants rayons éblouissent mes yeux)
Le plus grand et plus beau de la troupe des Dieux,
Ordonnez de mon sort, et s’il faut que je vive,
Mes jours seront heureux pourvu que je vous suive.

CELIANE.

Non, non, je ne suis pas du rang des immortels,
Et je n’aspire pas à l’honneur des Autels,
C’est assez que le Ciel m’ayant fait naître Prince,
M’ait aussi fait Seigneur d’une belle Province,
Où mes sujets vivraient sous de paisibles lois,
Si l’aveugle Tyran qui triomphe des Rois,
Et qui fait aujourd’hui notre commun martyre,
N’avait dedans ma Cour établi son empire :
Oui (brave Eurimédon) je suis intéressé
En l’amour qui vous rend de Tygrane offensé ;
Et si vous secondez ma fureur irritée
Je l’empêcherai bien d’épouser Pasithée.

EURIMÉDON.

Quoi ? L’Infante est aussi votre inclination ?

CELIANE.

J’ai pour ce haut dessein trop peu d’ambition :
Mon désir seulement est de punir Tygrane
Et de venger le tort qu’il fait à Céliane,
Cette pauvre Princesse avait reçu sa foi.

EURIMÉDON.

Ah le traître !