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Plutôt que de songer au dessein de mourir,
Quand le combat est grand la victoire est plus belle
Vivez pour Pasithée, et combattez pour elle.

EURIMÉDON.

Encor que ce projet soit généreux et beau,
Que peut contre un grand sceptre un débile roseau ?
Que peut un étranger, dont la faible puissance
N’a pour tout son secours que sa seule innocence ?
Contre qui les mortels et les Dieux conjurés
Décochent tous les jours mille traits acérés
Qui n’a pas seulement une sûre retraite,
Pour empêcher le coup qui marque sa défaite,
Et qui de toutes parts rudement combattu,
N’a plus pour se parer qu’un reste de vertu.

CELIANE.

Quoi donc vous laisserez la victoire à Tygrane ?
Vous souffrirez l’Infante en sa couche profane ?
Et sans lui disputer ce Myrte glorieux
Il aura Pasithée en ses bras odieux ?
Ah cette lâcheté serait trop apparente ?
Ranimez (Chevalier) votre vertu mourante,
Afin de rétablir l’éclat de vos lauriers,
Mes États ont pour vous d’assez braves guerriers.

EURIMÉDON.

Ah qui que vous soyez, ou l’honneur des Monarques,
Ou plutôt (si je crois à ces divines marques,