Page:Nicolas Mary - Eurymédon ou l’Illustre Pirate, 1637.djvu/53

Cette page n’a pas encore été corrigée

Tu sais comme à Lesbos j’ai rendu Pasithée,
Que je l’ai comme Reine avec respect traitée ;
Tu me chasses pourtant, et tu souffres chez toi
Ceux qui t’ont témoigné moins d’amour que d’effroi,
Lorsque par Araxès leur Princesse ravie
Devait être sauvée aussitôt que suivie.

CELIANE à part.

Voilà le Chevalier pour qui j’ai combattu,
Et de qui ma faiblesse a trahi la vertu.

EURIMÉDON.

Que Tygrane a bien fait ! que sa valeur est rare !
Qu’il a bien mérité l’honneur qu’on lui prépare !
Qu’il a diligemment suivi le ravisseur
De l’objet dont on veut le rendre possesseur !
Ah le lâche ! Il ne mit jamais la main aux armes,
Et je tirais du sang quand il versait des larmes,
Toutefois son bonheur le va mettre en un rang
Qui me fera verser et des pleurs et du sang.

CELIANE.

Le sens de ce discours marque ma destinée,
Céliane empêchons ce funeste hyménée,
Donnons à ce Guerrier de nouveaux mouvements,
Et joignons notre droit à ses ressentiments.

EURIMÉDON.

Le Ciel.