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Et sa propre vertu me forçait de lui rendre
Les devoirs que l’honneur ne me pouvait défendre :
Tantôt vous admiriez ce Prince généreux,
Pour le même à présent vous êtes rigoureux ;
Je dois à ce Guerrier le jour que je respire,
Vous voulez toutefois qu’il sorte de l’Empire,
Et trompant son espoir avec un faux accueil
Vous promettez un trône, et donnez un cercueil.

ARCHELAS.

Qu’a fait ce Chevalier ? Et que doit-il prétendre !
Si ce qu’il a sauvé lui-même il le veut prendre,
Et ne vous a rendue à la Cour seulement
Que pour pêcher ici plus magnifiquement,
Vous souffrez toutefois que seul il vous cajole,
Contre un père pour lui vous prenez la parole,
Il baise librement et la bouche, et le sein,
Et tout cela chez vous passe pour bon dessein :
Sa conversation est la même innocence,
En parler seulement c’est commettre une offense :
Croyez que si le fait se passe impunément
Je n’ai plus de mémoire ou de ressentiment,
Et que ne pouvant pas vous porter à me craindre
Pour vous persuader je saurai vous contraindre ;
Malgré ce beau mignon qui cause tout ceci
Vos discours changeront dans peu de temps d’ici.