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Que Tygrane a joué croyant que je vous aime ;
Mais à ce compliment qu’avez vous répondu ?

EURIMÉDON.

Ce que pouvait alors un esprit éperdu,
J’ai promis d’obéir, quoique pour m’y résoudre
Il faille auparavant que je sente la foudre.

PASITHÉE.

Mon Prince relevez votre esprit abattu,
Contre elle vos lauriers ont assez de vertu,
La volonté du Roi n’est pas irrévocable,
Je rends (quand il me plaît) son humeur plus traitable,
Et si quelque envieux vous a désobligé
Vous aurez le plaisir d’être bientôt vengé.

EURIMÉDON.

Ah Madame ! si j’ose espérer cette grâce
Ne blâmerez-vous pas l’excès de mon audace ?

PASITHÉE.

Mais si je vous laissais en cette extrémité
N’accuseriez-vous pas mon coeur de lâcheté ?

EURIMÉDON.

Non, j’en accuserais seulement la fortune.

PASITHÉE.

Vous n’en aurez jamais qui ne me soit commune,
En cette occasion le Roi par sa rigueur