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Et comme tous les traits qui sont en mon visage,
Commandent à mes maux d’assister mon courage ;
Depuis que je sentis les destins ennemis,
Je crus absolument que tout m’était permis,
Que l’épée à ma main était même décente
Pour maintenir les droits d’une flamme innocente,
Sous cette passion mon esprit abattu
Se moque des avis que donne la vertu,
Et croirait mériter d’être au rang des infâmes,
Si je suivais les moeurs du vulgaire des femmes ;
Courage Céliane, achève ton dessein
C’est folie en amour que d’avoir l’esprit sain,
Suis tes nobles transports tu seras satisfaite,
Et tu triompheras même par ta défaite :
Car Tygrane privant Céliane du jour
Fera de son tombeau celui de son amour ;
Mais je le vois venir, songeons à nous défendre.