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Je pourrais avouer l’une et l’autre partie,
Mais Tygrane apprenez que je sais mes défauts.

TYGRANE.

Si c’est par le miroir apprenez qu’il est faux,
Et qu’inutilement vous consultez sa glace
S’il ne vous y fait pas remarquer votre grâce.

EURIMÉDON.

Il a pour ses attraits trop de fidélité.

PASITHÉE.

Et vous pour me flatter trop de civilité :
Quoi donc après la paix, vous me donnez la guerre ?
Vous me sauvez en mer, et m’attaquez en terre ?
Désirez-vous encore un triomphe nouveau ?

EURIMÉDON.

Non je veux ma défaite en un combat si beau.

PASITHÉE.

Vous ne prendrez donc pas le soin de vous défendre.

TYGRANE.

On se défend en vain quand le coeur se va rendre.

PASITHÉE.

Il est vrai, mais je tiens un triomphe à mépris
Si la difficulté n’en augmente le prix.

TYGRANE.

Vous aimeriez pourtant cette riche conquête,
Quelque facilité qui vous la rendît prête.