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Et si lors je faillis, ce fut par innocence ;
Comme je le croyais d’une illustre naissance
Je crus que son amour, et ses intentions
Avaient quelque rapport à vos perfections,
Outre que je voulais renoncer à la vie
Qu’à regret ma jeunesse a trop longtemps suivie.
À cette occasion je lui dis le dessein
Que la gloire et l’honneur m’avaient mis dans le sein,
Et que mon coeur pressé d’un plus noble génie
Voulait me délivrer de cette tyrannie,
Où ma valeur rebelle à ses propres effets
Plaignait le plus souvent ceux qu’elle avait défaits ;
Lui pour me témoigner une amitié parfaite
M’offrit dans ses états une sûre retraite,
Et moi pour obliger ce malheureux Amant
J’accompagnai de dons son élargissement :
Nous prîmes rendez-vous ; Après son ambassade
Il devait dans deux mois m’attendre en la Troade
Où mon navire allait heureusement ancrer,
Quand mon sort et le sien me l’ont fait rencontrer.
Mais que je fus d’abord confus en cet orage,
Quand son casque levé me montra son visage,
Il le faut avouer, mon esprit incertain
Ne pouvait approuver les efforts de ma main,
Je plaignais son malheur, je blâmais mon courage,