Page:Nicolas Mary - Eurymédon ou l’Illustre Pirate, 1637.djvu/25

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ou sa timidité l’ont éloigné du port ;
Mes gens pour le trouver ont tourné toute l’Île
Mais sa fuite a rendu leur recherche inutile.

PASITHÉE.

Que les Dieux pour jamais l’exilent de Lesbos
Pour mon contentement, et pour votre repos
Mes yeux n’ont que trop vu ce Prince abominable
Dont la rage a pensé me rendre misérable,
Et vous n’avez vengé mon honneur qu’à demi
Si vous n’abandonnez un si perfide ami.

EURIMÉDON.

Vos voeux seront suivis de mon obéissance,
Mais (Madame) apprenez que notre connaissance
Venant plus du hasard que de mes volontés
Je ne prends point de part en ses méchancetés.
Un jour aux environs des côtes de l’Épire
Il fut pris, et mené prisonnier en Corcyre,
Mais lorsqu’il attendait le prix de sa rançon
Ma pitié le sauva.

PASITHÉE.

Dieux ! de quelle façon ?

EURIMÉDON.

Je connus par l’excès de la mélancolie
Où l’âme de ce traître était ensevelie,
Qu’une forte douleur agitait son esprit,
Comme par ce discours sa bouche me l’apprit :