Page:Nicolas Mary - Eurymédon ou l’Illustre Pirate, 1637.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée

Ce tragique accident ne sera pas nouveau,
Le déluge du feu suivra celui de l’eau,
Et mes membres épars sur cet humide empire
Auront en même temps l’un et l’autre martyre.
Mais qu’en vain pour avoir un remède à mes maux
J’importune les Dieux puis qu’ils sont mes rivaux :
Vaste mer qui retiens mon âme et mes délices
Ouvre au moins à mon corps tes affreux précipices,
Puisque déjà ma vie est sur ton Élément,
Prends ce qui reste encor d’un malheureux Amant.
Ah plutôt par mes cris ta colère irritée
Emporte ma parole avecque Pasithée !
Je la suivrai pourtant, et mes tristes vaisseaux
Feront si promptement le grand tour de tes eaux,
Que je te forcerai de me rendre ma Reine,
Ou d’achever ma vie en achevant ma peine.


Scène quatrième.

FALANTE, TYGRANE.
FALANTE.

Où courez-vous Tygrane ? Et quel aveuglement