Pour donner un exemple à la postérité
Du juste traitement qu’ils avaient mérité ;
La mort que le bourreau pouvait rendre exécrable
La gloire de vos coups l’a rendue honorable,
Et vous avez donné par des trépas si beaux
À des infâmes corps des illustres tombeaux.
Sire, Le Dieu des eaux les a dans ses entrailles,
Un perfide comme eux a fait leurs funérailles,
Et comme partisan de ce traître dessein
Il en cache l’auteur dans son humide sein :
Enfin de ces brigands la défaite est entière,
La mer fut leur refuge, elle est leur cimetière,
Et l’onde a tellement prévenu mes efforts
Qu’ils ont été plutôt ensevelis que morts.
Finissons avec eux cette tragique Histoire
Perdons-en s’il se peut jusques à la mémoire,
Craignant que par le bruit des discours superflus
Nous ne ressuscitions ceux qui ne vivent plus ;
Que la joie en nos coeurs succède à la tristesse,
Bannissons désormais cette importune hôtesse,
Et sans nous arrêter aux soucis des mortels
À ce Dieu tutélaire érigeons des Autels.
Ah grand Roi ! Cet honneur plus grand que ma naissance
