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La prière d’un Roi vous est considérable,
Mon frère auprès de vous obtiendra son pardon,
Et vous vous résoudrez d’aimer Eurimédon :
Encor qu’il ne soit pas du sexe d’Hermionne
Sa tête n’est pas moins digne d’une Couronne,
Et le Sceptre Royal qu’on lui refuse en vain
N’aura pas moins de grâce en son auguste main ;
Pasithée est son prix selon votre ordonnance
Puis qu’il a d’Araxès réprimé l’insolence,
Et quand il n’eût pas fait cette belle action
Il la mériterait par sa condition :
Changez, changez (Monsieur) cette haine obstinée,
Dégagez cette foi que vous avez donnée,
Et qu’un heureux Hymen laisse dans le repos
Les champs Thessaliens, la Troade, et Lesbos.

ARCHELAS.

Mélinte : vos vertus vous rendent trop auguste,
Et vous me demandez une chose trop juste
Pour souffrir de ma part un superbe refus ;
Excusez seulement si mon esprit confus
A tardé si longtemps d’accorder Pasithée
À celui dont l’amour l’a si bien méritée,
Et si j’ai fait paraître une injuste fureur,
Songez que cette feinte a causé mon erreur.
Ma fille je vous donne à ce Prince adorable.