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Quand vous ne serez plus en ses barbares mains
Le temps adoucira ses projets inhumains,
Mais si nous ne quittons ce funeste rivage
Il nous faut disposer aux effets de sa rage.

PASITHÉE.

Hé bien, puis qu’il le faut, j’y consens : mais bons Dieux !
Qu’un extrême malheur m’arrache de ces lieux !
Puisque pour un Amant qui cause mon martyre
Il faut que j’abandonne et mon père, et l’Épire ?
Mais (cher Eurimédon) Je ne conteste plus,
Aussi bien les regrets sont ici superflus,
Je suis tes volontés, ma raison rend les armes.

EURIMÉDON.

Ma Reine essuyez donc ces inutiles larmes,
Et de peur d’éventer ce généreux dessein
Étouffez vos soupirs au fond de votre sein,
Fiez vous cependant dessus ma prévoyance
Je vais tout préparer.

Il fait semblant de s’en aller.