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Et que ses compagnons l’avaient pris à Messine
Entre les faibles bras de ma mère Euphrosine,
Lorsque par Dicéarque en ces lieux attirés
Ils lui firent les maux qu’ils avaient conspirés
Ah que je fus content d’ouïr cette nouvelle !
Mais que je trouve ici son absence cruelle !
Et que mon coeur saisi de son éloignement
Garde pour son malheur un vif ressentiment :
Où pourrai-je trouver ce misérable Prince,
Il erre maintenant de Province en Province,
Il court cet Univers de l’un à l’autre bout,
Et ne possédant rien il croit posséder tout :
Mais encore quel sujet excita votre haine ?

ARCHELAS.

L’excès de son amour qui me mit fort en peine.
Car comme je croyais que son ambition
N’avait point de rapport à sa condition,
Je trouvais fort mauvais qu’il eût pris l’assurance
De regarder l’Infante avec de l’espérance,
Si bien que redoutant la fin de ce projet,
Je séparai d’ensemble et l’un, et l’autre objet.

MELINTE.

Ainsi doncques l’amour a produit son contraire,
Et ce qui fait aimer a fait haïr mon frère,
Ah misérable Prince où t’a réduit le sort ?