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— Voici la preuve ! dit-il simplement (page 26).

— Vous allez faire tous les gestes que vous avez accomplis le soir du crime, intima le policier. Monsieur Dejean, couchez-vous dans votre chambre ainsi que ce soir-là.

Se tournant vers un de ses hommes il lui fit signe de prendre la place sur le divan ainsi que l’avait fait la victime.

Avec des gestes précis, s’appliquant comme une élève sage, Annette fit revivre devant les assistants attentifs les péripéties de la nuit du crime. Elle fit mine de prendre un revolver, le braqua vers le divan, puis le laissa retomber sur un canapé et remonta dans sa chambre.

Mercadier la rappela :

— Où est l’arme du crime ?

— L’arme… Je…

L’arme… Annette ne savait pas où elle se trouvait. Elle l’avait réellement laissée retomber n’ayant pas tiré.

— Je ne sais pas… J’ai oublié… Je me sens si lasse…

L’inspecteur l’avait prise par le poignet.

— Parlez. Il faut que je sache !

Annette jeta un regard d’angoisse vers son mari qui était redescendu depuis longtemps.

Un léger sourire erra sur les lèvres du policier.

— Peut-être le savez-vous mieux que votre femme ?

— En effet.

Annette cria :

— Tais-toi, Jacques.

— C’est moi qui ai tué. Je suis venu ici après ma femme, j’ai tiré et jeté le revolver dans le fleuve en même temps que le cadavre.

— Parfait. Je vous arrête sous l’inculpation du meurtre de Madame Hallier.

— Ma femme est libre ?

— Pas encore. Si nous pouvons faire la preuve qu’elle n’est pas votre complice, elle sera relâchée d’ici peu.