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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Ah ! Vous êtes au courant. Il n’y a pas à dire ; la police est bien faite. Vous le gagnez votre fric.

— Merci pour vos félicitations. Mais dites-moi, Savelli, vous n’avez pas cherché un peu à l’étrangler au cours de votre dispute dans ce bar ?

— Si on peut dire ! On s’est engueulé. C’est tout. Si on devait tuer tous ceux avec lesquels on s’engueule !

— Je sais bien, je sais bien. Mais vous êtes un violent et, dame, parfois…

— Puisque je vous dis que j’y voulais pas de mal à la gosse.

— Je suis tenté de vous croire, Savelli. Car Ruby Aubron est rentrée hier soir avec un homme. Et je me demande, depuis un moment, si cet homme ce n’était pas vous.

Tonio sursauta.

— Moi ? Pourquoi que je serais rentré avec Ruby ?

— Parce que vous ne lui vouliez pas de mal, au contraire…

— Vous avez des visions. D’abord, j’ai ma femme ici… alors vous comprenez.

— Vous avez donc passé la nuit avec votre femme ?

— C’est-à-dire non. Je n’ai pas passé la nuit ici.

— Et peut-on savoir où vous étiez ?

Tonio haussa les épaules.

— Si ça vous intéresse, chez un copain, à Montparnasse. Il pourra vous le dire.