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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

le lit. Je suis robuste ; et puis elle ne s’y attendait pas. Pour la bossue, elle avait fermé la porte de la chambre du Martiniquais. J’ai dû frapper. Elle est venue ouvrir. Elle était en combinaison.

— Tiens, c’est toi, a-t-elle fait. Si tu venais pour Max, il faudra repasser. Il n’est pas là.

Mais elle me laissa, entrer, se remit au lit. Je fermai la porte.

— Alors, qu’est-ce que tu veux ? fit-elle.

Je m’approchai du lit.

Elle s’écria :

— Non… mince alors… Des fois que ce serait toi…

Son visage était plus candide que jamais. Elle a fermé les yeux en disant :

— Ne me rate pas, hein ! Je veux bien mourir ; je ne veux pas souffrir.

Je ne l’ai pas ratée.

Un sourire se dessina sur les vieilles lèvres de madame Amandine.

Puis elle battit l’air d’un bras, s’effondra. Les inspecteurs prévinrent sa chute en l’empoignant chacun par un bras. Ils l’étendirent sur le tapis. Un peu d’écume rosissait ses lèvres.

Marion se détourna, s’appuya contre Roland Lantier.

— C’est horrible !

Des agents entrèrent avec un brancard. Ils y posèrent madame Amandine convulsée.

— Infirmerie Spéciale, commanda Neyrac. Nous verrons par la suite.