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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

avez vu. Mais je me suis dit que si elle me voyait entrer avec, elle aurait peur, elle appellerait. J’ai eu l’idée de la cacher dans mon parapluie. Et cela s’est bien passé. Elle dormait à moitié. Elle n’a même pas eu le temps de se redresser en m’entendant. J’étais déjà sur elle. J’ai posé une main sur sa bouche pour la maintenir et en même temps l’empêcher de crier, et de l’autre…

Au fur et à mesure qu’elle évoquait son forfait, madame Amandine se transformait. Son visage était affreux à regarder. Les deux inspecteurs la surveillaient attentivement.

— Et les autres aussi, je les ai tuées. Je les guettais de derrière ma porte, et celles qui rentraient avec un homme étaient condamnées. Quand je suis entrée chez Liliane Savelli, elle était debout. En me voyant, elle dit :

— Qu’est-ce que vous voulez à cette heure, vieille taupe ? Et puis, vous auriez pu frapper à la porte. Je pouvais avoir quelqu’un.

Je lui ai répondu :

— Quelqu’un, pendant que votre mari est en prison !

— Est-ce que je vous demande l’heure qu’il est ? a-t-elle encore fait. D’abord, il faut être dingue comme vous pour se balader dans les carrés avec un pébroque.

Je n’ai rien dit, parce que j’étais tout près d’elle. Je l’ai prise à la gorge, je l’ai culbutée sur