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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

une quatrième quand je l’ai arrêtée, à l’instant même.

Pierre Jaumes laissa tomber ses bras le long de son corps… Il avait l’air accablé.

— Elle a fait cela, dit-il, à mi-voix, elle a fait cela… Alors, c’était donc elle aussi jadis… J’ai payé pour elle.

— Que voulez-vous dire, demanda Neyrac ?

— J’ai été condamné autrefois pour avoir éventré ma maîtresse… J’étais innocent.

— Vous n’avez rien dit, ni à l’instruction, ni à l’audience.

— Je ne pouvais me disculper qu’en accusant ma femme. C’était trop affreux ! Et je n’avais contre elle que des soupçons.

Il se tourna vers sa femme et d’un ton infiniment triste, infiniment las, il dit :

— Ainsi, c’était toi.

Alors, la vieille femme hurla, la haine flambant dans ses yeux :

— Oui, c’était moi, si c’était à refaire, je le referais…

Sur un signe de Neyrac, les deux inspecteurs vinrent encadrer la mégère, prêts à intervenir s’il était nécessaire.

C’est à l’inspecteur principal que la vieille femme s’adressait maintenant :

— Je l’aimais, monsieur, je l’aimais. Nous faisions bon ménage. Il travaillait dans un Institut de Beauté, j’étais sage-femme. Mais un jour, je fus