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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Parfaitement, dit Marion. C’est elle qui a éventré successivement vos trois amies, et voilà l’arme dont elle s’est servie.

Elle lui tendait le stylet.

— Mais pourquoi a-t-elle fait cela ? demanda Roland Lantier.

— Nous n’allons pas tarder à le savoir, dit Neyrac. Du moins, je l’espère. Je l’ai laissée se calmer un peu, sortir de l’hébétude où l’a mise son arrestation en pleine crise. Elle me semble aller un peu mieux. Je vais commencer à l’interroger.

— Une minute, vous permettez, réclama Jean Masson qui avait été chercher son appareil dissimulé dans la salle de bains. Quelques clichés à faire.

Il prit d’abord plusieurs photographies de madame Amandine qui ne paraissait ni voir ni entendre ce qui se passait autour d’elle. Puis il se tourna vers Marion :

— À ton tour, Marion. Il faut fixer pour la postérité ton image d’héroïne.

— Tu peux parler de la postérité ! Personne ne me reconnaîtra en blonde. C’est le meilleur déguisement que j’ai trouvé. J’avais rôdé un peu par ici en brune. J’ai craint qu’on ne me reconnaisse. Je me suis fait teindre. Vous voyez. Mariette n’avait plus de rapport avec Marion.

— Je vous demande pardon, dit Roland Lantier. Mariette était aussi jolie que Marion.