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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Je m’étais assurée, dit Marion, qu’il était impossible de voir. Et puis, jusqu’où auriez-vous voulu que nous poussions notre fac-similé amoureux. Il me semble qu’il était difficile de m’en demander davantage.

À ce moment, Roland Lantier parut dans l’encadrement de la porte.

— Suis-je de trop ? demanda-t-il. Mademoiselle Hérelle, j’étais affreusement inquiet pour vous. Depuis que je vous ai quittée, tout à l’heure, je guette sous votre fenêtre. Mais les rideaux doivent être épais. On n’entend rien, on ne voit rien. Enfin, j’ai cru vous entendre rire et j’ai pensé que tout allait bien. Mais tant pis, nous ne recommencerons pas. C’est vraiment trop risqué.

— Pourquoi recommencer ? dit Marion. C’est inutile.

— Inutile ? Il faudra pourtant que nous arrivions à savoir qui est l’assassin et à l’arrêter. Mon idée de reconstituer tout ce qui s’était passé entre ses précédentes victimes et moi pour l’amener à se découvrir n’était peut-être pas mauvaise en soi. Elle n’a donné aucun résultat.

— Comment aucun résultat, interrompit Neyrac. Et ça ?

Il désignait madame Amandine prostrée dans son fauteuil. Neyrac ne l’avait pas quittée du regard, prêt à intervenir au moindre geste, mais la vieille femme n’avait pas bougé.

— Quoi ? Madame serait… s’étonna l’aviateur.