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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Hébétée, elle ne chercha pas à se défendre ; sans un mot, sans un cri, elle laissa tomber son arme. Neyrac lui lâcha la main ; Jean Masson, d’une bourrade, la fit asseoir dans le fauteuil.

Neyrac se retourna vers Mariette qui croisait ses mains sur sa gorge.

— Mademoiselle Hérelle, vous avez été parfaite. Vous voyez que l’assassin était dans la maison. Mais nous n’avons jamais pensé que cet assassin put être une femme.

— Ça non !

Jean Masson apportait un manteau à Marion qui l’enfilait par dessus son déshabillé.

— Moi, fit-il, ce parapluie m’a tout de suite paru louche.

— Tu l’avais remarqué ?

— Oui. Derrière le rideau de la penderie, j’étais aux premières loges.

— Un moment, j’ai craint qu’elle ne vit tes pieds. Ils dépassaient.

— Ils ne dépassaient pas. J’y avais fait attention.

— Ils dépassaient.

— Ils ne dépassaient pas.

— Inspecteur, ils dépassaient ou ils ne dépassaient pas ?

— Du cabinet de toilette où j’étais caché, je ne les ai pas vus dépasser.

— Tu vois ?

— Dites-moi, chère amie. Vous n’avez pas eu trop peur ?