— Eh bien, vous voyez, je suis toujours en vie. Un peu lasse seulement, et avec votre permission, je vais dormir.
Madame Amandine, immobile au milieu de la pièce, regardait fixement Mariette qui sentit son dur regard sur son corps à travers le déshabillé transparent.
— Pourquoi me regardez-vous comme cela, fit-elle.
— Vous êtes belle, répondit madame Amandine, d’une voix un peu altérée.
— On me l’a déjà dit, répondit Mariette.
Puis la cascade claire de son rire emplit la chambre.
— Oh !… c’est trop drôle. Vous avez apporté votre parapluie… Est-ce qu’il pleut dans le corridor ?
Madame Amandine s’approcha.
— Je ne le quitte jamais, sachez-le. C’est que ce n’est pas un parapluie ordinaire, un parapluie comme les autres. Regardez.
Mariette se pencha.
Alors, madame Amandine, d’une main extraordinairement forte la saisit par le cou, la renversa sur le lit, et de l’autre main leva, pour en frapper le corps étendu, un long stylet qu’elle tenait dissimulé dans son parapluie.
Mais elle n’abaissa pas son bras. Deux hommes surgissaient : l’inspecteur principal Neyrac lui immobilisait le poignet et Jean Masson la ceinturait.