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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Madame Amandine comprit que l’homme allait sortir. En hâte, elle regagna sa chambre. À peine avait-elle refermé sa porte qu’elle entendait des pas sonner dans le vestibule, puis la porte d’entrée claquer.

Deux heures sonnèrent.

 

— Deux heures, constata Mariette en regardant sa montre de poignet posée sur la table de chevet.

Dans un déshabillé blanc qui la voilait à peine, fraîche et tentante, elle était assise au bord du lit défait.

On frappa trois coups à la porte.

— Entrez, dit-elle

Lentement, le vantail pivota. Une expression d’étonnement profond s’inscrivit sur le visage de la jeune femme.

— Madame Amandine… Si je m’attendais à vous voir.

Celle-ci s’avançait lentement en s’appuyant sur son parapluie. Elle était vêtue cependant d’un peignoir de couleur sombre.

— Vous avez besoin de quelque chose ? demanda Mariette.

— Non. Mais je voulais voir si vous étiez toujours vivante.

— Pourquoi ?

— Je vous ai entendue rentrer avec quelqu’un. J’étais inquiète pour vous.