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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Mais il était à peine un peu plus de minuit quand elle remit son imperméable sur sa robe du soir et quitta l’« Ange Rouge ».

À peine avait-elle fait quelques pas dehors, qu’un homme s’approcha d’elle, lui prit cavalièrement le bras, se pencha pour lui glisser quelques mots à l’oreille. Mariette répondit :

— Oui.

Et tous deux se dirigèrent vers l’hôtel Minerva.

C’était un homme grand, d’une quarantaine d’années, aux yeux bleus tendres.

Aucun policier ne montait la garde dans la rue.

Madame Amandine, qui ne dormait pas, entendit rentrer le couple. Quand la porte de la chambre se fut refermée sur lui, elle ne put résister à la tentation d’aller coller son oreille contre le vantail de bois.

— Je vous plais, disait Mariette dont la voix claire lui parvenait mieux que celle, plus sourde, de son compagnon… Vous me plaisez aussi… Bien sûr…

Il y eut un long silence.

La vieille dame redescendit chez elle. Nerveuse, elle se promena de long en large dans la pièce, se mordant les lèvres par moment.

Puis elle se glissa dans le couloir. La voix de Mariette lui parvint à nouveau :

— Tu pars déjà ?… Tu reviendras un de ces soirs, tu sais où me trouver, n’est-ce pas…