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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Sur le trottoir, un homme, abritant comme il pouvait de la pluie un papier qu’il tenait à la main, hésitait. Il semblait chercher une adresse.

Mme Amandine, en l’apercevant, porta la main à sa poitrine.

— Non… non, fit-elle presque à haute voix, ce n’est pas possible.

Pourtant, elle alla rapidement à la porte qu’elle ferma à double tour. Elle n’avait pas allumé l’électricité. Dans l’obscurité, elle demeura immobile contre le vantail. Elle attendait.

Le temps coulait lentement.

Puis un pas lourd se fit entendre dans le vestibule. Il hésita, s’arrêta, repartit, s’arrêta encore. Il s’approcha de la porte.

Une main frappa plusieurs coups contre le vantail.

— Qu’est-ce que c’est ? fit madame Amandine en s’efforçant de raffermir sa voix.

— Madame Jaumes, s’il vous plaît, répondit une voix d’homme.

— Connais pas.

— Madame Jaumes, J. A, U, M, E, S, insista l’homme.

Pas ici.

— Ah ! c’est ennuyeux. On m’a dit rue Clauzel. mais on ne m’a pas donné le numéro.

— Je vous répète que je ne connais pas ce nom-là.

— Excusez-moi de vous avoir dérangée.