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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

avait de cela. Mais de là à dire que c’était lui. dame, j’en mettrais pas ma main au feu.

C’était Pierre Jaumes

Neyrac insista.

— Enfin, comment était-il ?

— Eh ! bien, comme celui-là. Comment dire ? Un air énergique, mais doux en même temps. Pas méchant. Ce que ça trompe tout de même, le monde. Des yeux… attendez… des yeux bleus. Bien rasé. Et puis cossu, fringué. Un monsieur, quoi !

— Je vous remercie, monsieur.

Le jeune homme qui servait de secrétaire à Neyrac entra, vint parler à l’oreille de l’inspecteur principal.

— Un monsieur, un monsieur bien, demande à vous parler. Il dit que c’est très important.

— Faites-le entrer immédiatement… Vous pouvez vous retirer, ajouta-t-il pour le tenancier de bar. Si j’ai encore besoin de vous, je vous le ferai savoir.

L’homme se leva, hésita, se décida.

— On m’a dit qu’il y avait une prime à toucher.

Neyrac sourit.

— On ne vous oubliera pas.

— Faites excuse. Mais j’ai eu mes frais : un taxi, mon plastron à faire blanchir.

— C’est tout naturel. Au revoir, monsieur.

— Vous êtes bien honnête. Au plaisir.