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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Même pas, répartit Chancerel. Un gamin un peu dévoyé qui trouve commode de se décharger des soucis matériels sur une dame un peu mûre. Un être veule, sans volonté, sans énergie.

Chancerel feuilleta quelques papiers qu’il tenait dans sa main.

— On a d’ailleurs signalé son passage dans différents bars les nuits des crimes. J’ai là la déposition d’une fille qui croit le reconnaître comme un de ses clients de passage.

Neyrac sourit.

— Vous voyez, ma chère amie, l’enquête piétine, comme vous dites aimablement dans la presse.

— Je le vois, fit Marion. Mais ma piste Jaumes n’est pas beaucoup plus avancée, sauf toutefois un point : Jaumes a noté sur un bout de papier le nom significatif : rue Clauzel. J’ai eu un bel espoir… Dites-moi, mon cher Neyrac, pourrais-je donner un coup de téléphone ?

— Passez donc dans le bureau à côté. L’appareil est à votre disposition. Mais ne partez pas sans m’avoir revu.

Marion sortit.

Neyrac, les yeux au plafond, rêvassait.

Chancerel lui rappela :

— Dites donc. Vous attendiez quelqu’un que vous envoie mon patron.

Neyrac parut s’arracher à un songe.

— C’est vrai. Le commissaire m’a téléphoné qu’un homme s’était présenté spontanément pour