Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
210
LA MORT FAIT LE TROTTOIR

d’argent pendant le temps où ils n’en gagnent pas.

— Cet exercice se fait avec de nombreux couteaux. Pourquoi n’en avoir acheté qu’un ?

— Les policiers belges lui ont posé cette question. Il a répondu qu’il cherchait un modèle qui lui convînt et qu’il voulait l’essayer avant de faire l’acquisition de la quantité voulue.

— C’est un homme économe. Mais les experts du laboratoire ont bien établi que les taches brunes que j’ai remarquées sur la lame étaient du sang humain.

— Je l’avais signalé à Bruxelles. Takigoutchi soutient qu’il s’est coupé par mégarde en le manipulant.

— Le contraire m’eût étonné. Vous n’avez jamais remarqué à quel point les assassins se prétendent maladroits ?

Chancerel l’interrompit.

— On a prélevé à Bruxelles du sang de Takigoutchi. Il est le même que celui qui a souillé la lame du couteau.

Neyrac fit la moue :

— Cela n’est pas un alibi formel. Et comment pense-t-il avoir perdu cette arme compromettante ?

— Au moment de son départ, il l’avait fixée, enveloppée dans un journal, à l’extérieur de sa valise trop pleine pour le contenir. Le paquet aura dû glisser.