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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Peut-être.

— Alors, que me proposez-vous ?

— Part à deux. J’ai le tuyau ; vous avez l’argent. Moitié, moitié. Ça va ?

— C’est à voir.

— C’est tout vu. Vous avez l’argent ?

— Non, mais je peux l’avoir quand je veux.

— Parfait. Qu’est-ce que vous voulez savoir : où est Pierre Jaumes ?

— Je veux le voir.

— Entendu. Procurez-vous la somme et, dès ce soir, je vous emmène là où est Pierre Jaumes.

— Vous le savez donc ?

— Je puis le savoir.

— Pourquoi n’opérez-vous pas tout seul ?

— Si vous avez la grosse somme, c’est meilleur à prendre.

— Comme vous voudrez.

— Ce soir, rendez-vous ici. Dans la nuit, je vous fais voir votre homme. Ensuite, ni vu, ni connu.

— C’est mon affaire. Maintenant, ouvrez-moi la porte. Il faut que j’aille chercher l’argent.

Il ne fallut pas longtemps à Marion pour s’apercevoir que dans la rue le petit homme la suivait. Il était d’ailleurs assez adroit et Marion eut beau prendre plusieurs taxis, entrer dans un grand magasin et sortir par une autre porte, elle ne parvint pas à lui faire perdre sa trace. Place des Ternes, elle entra dans la succursale d’un grand établissement financier. Le hall était presque désert. Le