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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

La chambre était aussi pauvrement meublée que la sienne, mais près du lit il y avait une table de nuit.

Le cœur un peu battant, Marion ouvrit le tiroir de la table : elle n’y trouva qu’une vieille pipe de bois. Elle repoussa le tiroir, s’approcha de la table de nuit, inspecta le tiroir qui était vide ; elle se pencha, ouvrit le petit placard qui se trouvait au-dessous. Une toile d’araignée témoignait qu’il n’avait pas été ouvert depuis quelque temps. Dans un coin, elle distingua un morceau de papier qui avait dû glisser du tiroir. Elle le prit, vint près de la fenêtre pour déchiffrer les inscriptions au crayon qu’il portait. Elle lut :

Rue Madame, près de la boulangerie.

Éden Palace, Mas… Pal…

Rue Clauzel.

Elle s’efforçait de rétablir les quelques lettres effacées quand une voix se fit entendre derrière elle.

— Qu’est-ce que vous faites dans ma chambre ? M. Noiret se tenait contre la porte.

Marion se troubla.

— Je… je m’excuse. Je manquai d’allumettes : là bonne m’a dit que peut-être j’en trouverais chez vous.

— La bonne… oui… je tiens de la rencontrer sur le trottoir.

Marion voulut gagner le palier.

— Excusez-moi.

Le petit homme lui barra la route.