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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— C’est dommage pour vous.

— Pourquoi ?

— Dame, la police est peut-être bien à ses trousses. Et j’ai entendu dire que, lorsqu’on lui fournissait un renseignement, elle savait payer.

— Ah oui. Et si vous saviez où est Pierre Jaumes, vous iriez lui dire à la police ?

— Dame. Comme on dit, l’argent n’a pas d’odeur.

M. Noiret entra à ce moment pour accrocher sa clef au tableau.

— C’est vrai cela, dit-il. L’argent n’a pas d’odeur. Et au prix où est la vie… Ah ! je vais déjeuner, et puis je passerai l’après-midi au cinéma.

— C’est vrai du temps qu’il fait, fit l’hôtelier.

La pluie tambourinait la fenêtre.

M. Noiret, sur le pas de la porte, ouvrit son parapluie, s’en alla.

— Vous allez aussi déjeuner, demanda l’hôtelier.

— Oui… oh, mais je vais attendre que ça tombe un peu moins fort.

— Eh bien, je vous laisse. Je vais manger un morceau et puis faire ma sieste. C’est une habitude.

Marion resta seule dans la loge.

Un instant, elle hésita, puis rapidement elle prit au tableau la clef de M. Noiret, remonta en hâte l’escalier désert. Elle ouvrit la porte, entra, repoussa la porte derrière elle.