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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Mais quand Marion, sans en avoir l’air, lui parla des films récents, elle s’aperçut vite que le petit homme mentait et qu’il ne devait pas se rendre souvent dans les salles obscures.

Elle eut un peu de mal à s’en débarrasser, car c’était un bavard qui ne savait pas s’en aller.

Vers midi, elle descendit et, trouvant le gros hôtelier dans sa loge de verre, elle lia conversation avec lui.

— Il paraît que vous logez des assassins, fit-elle gaiement.

— Vous savez, ici, il vient un peu de tout. Mais celui-là, je l’aurais jamais cru. M. Noiret m’en avait déjà bien parlé un peu, mais si je ne l’avais pas vu dans le journal, je ne l’aurais jamais pensé, vrai de vrai.

— Ah ! M. Noiret était au courant…

— C’est-à-dire qu’il avait voulu savoir qui logeait avant lui. Je lui avais dit : un monsieur très propre, Pierre Jaumes qu’il s’appelait. C’était, comme cela, manière de bavarder.

Mais Marion réfléchit.

— Il vient de me dire que la bonne venait de lui apprendre ce matin seulement l’identité de son prédécesseur. Ce petit homme ment, et il ment mal.

Puis, s’adressant à l’hôtelier, elle reprit :

— Vous ne savez pas pour quelle destination il est parti ?

— Ma foi non.