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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Ceci fait, elle sortit. Elle ne rentra que vers dix heures du soir et tout de suite se coucha.

Le lendemain matin, elle était déjà levée et habillée quand la servante vint lui demander si elle pouvait faire la chambre.

— Naturellement, répondit Marion. Vous ne me dérangez pas.

La domestique commença à balayer, sans énergie d’ailleurs, quand soudain, elle s’arrêta :

— Ah ça, c’est drôle.

— Quoi donc ?

— Le monsieur qui est là sur votre journal, il a été locataire ici.

— Ah oui.

— Oh ! je le reconnais bien. C’est bien lui. Mais qu’est-ce qu’il a fait pour qu’on mette sa photo dans le journal ?

— Je crois que dans le temps il a assassiné sa petite amie.

— Lui ! un assassin. Un homme si bien de sa personne, si poli, si convenable. Tout de même, ce qu’il faut voir.

— Il est resté longtemps ici ?

— Deux, trois jours. Et un homme tranquille. Il n’a jamais ramené de femme.

— Il y a longtemps qu’il est parti.

— Juste quatre jours.

— Il est reparti pour sa province ?

— Cela, je n’en sais rien. Il n’a pas dit où il allait. Mais cela vous intéresse ?