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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— C’est pour la journée ou pour un moment.

— Peut-être pour trois ou quatre jours. Je ne sais pas.

L’hôtelier releva la tête, dévisagea Marion.

— C’est bon, fit-il. Il y a le 12 qui est libre. Je vais vous y faire conduire… On paie d’avance. C’est la règle de la maison.

— Fort bien. Voici.

— Merci. Voulez-vous aussi remplir cette fiche.

— Très bien.

Et Marion Hérelle, journaliste au « Mondial », Parisienne pur sang, affirma sur le papier de la police des garnis qu’elle se nommait Louise Chastaing, qu’elle était sténo-dactylographe, et qu’elle était née en province.

— Vous venez sans doute chercher du travail à Paris, demanda le gros homme après avoir vérifié que la fiche avait été bien remplie conformément aux prescriptions.

Oui, monsieur, dit docilement Marion.

— Et quel genre de travail ? fit encore l’homme en ricanant dans sa graisse.

— Du travail dans un bureau, s’étonna Marion.

— Gentille comme vous êtes, on pourrait s’y tromper. Enfin, cela vous regarde.

Il sonna. Au bout de quelque temps apparut une femme sans âge, maigre, dont les lèvres découvraient haut les dents sous un nez fortement dessiné.