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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— C’est-à-dire, je pars en reportage, répondit Marion.

— Comment ? Tu pars sans moi ? Tu brises l’équipe ?

— Pas pour longtemps, mon vieux. Je pense être bientôt de retour.

— Peut-on savoir où tu te rends ?

— Je te le dirai peut-être lorsque je serai revenue.

— Je te préviens ; un reportage sans photographies, aujourd’hui, cela ne vaut pas cher.

— Je voudrais bien t’emmener, Jean ; mais vraiment, c’est impossible.

— Alors, bonne chance, Marion.

— Merci, mon vieux.

Jean Masson pivota sur les talons et sortit en fredonnant un refrain à la mode.

Marion écrivit une lettre, qu’elle cacheta soigneusement et plaça ensuite en évidence dans le tiroir du bureau qui était le sien. Puis elle prit sa mallette, revêtit son imperméable et gagna la rue.

D’un pas décidé, elle s’engagea derrière l’église Notre-Dame-de-Lorette, prit la rue du même nom, grimpa à Montmartre. Elle marchait d’une bonne allure, indifférente à la petite pluie opiniâtre qui tombait et qui vêtait toutes choses d’un manteau froid.

Il fallut peu de temps à la journaliste pour arriver au passage de l’Élysée des Beaux-Arts. De-