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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

un plaisir que tu ne connaissais pas encore à tuer, car ta violence n’avait pas été jusque-là ; et tu as tué Liliane qui t’avait amené chez elle en espérant te faire prendre, car elle te soupçonnait, pour l’empêcher de parler. Et tu as tué Adorata pour retrouver le même plaisir. Et comme tu n’es qu’un pauvre petit margoulin, tu n’as pas su tenir ta langue. Mais avoue, avoue donc. Te voilà un grand criminel. Tu l’auras la vedette, va.

Neyrac lâcha sa prise.

Jean s’écroula tout de son long sur le plancher. Il s’était évanoui.

Chancerel eut un sourire de mépris.

— Pas très costaud, le gars. On l’aura à la fatigue.

Puis il sonna les gardiens qui emportèrent Jean gémissant.

Neyrac reprit son fauteuil, s’y renversa.

— Je voudrais tout de même savoir, avant d’aller plus loin, ce qu’il faisait toutes les nuits.

— Coco, drogue, peut-être.

— Alors, il doit être connu dans le milieu. Faites donc voir cela.

— Entendu.

— Et puis, revoyez donc madame Robineau. Pas tout de suite. Dans trois ou quatre jours, quand elle y verra un peu plus clair. Pourquoi la battait-il ? Pour avoir de l’argent : elle ne devait guère lui en refuser, quoi qu’il en dise. Alors ?

— On verra ça.