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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Ah ! ah !… car tu as des affaires ?

— Oui.

— Au fait, quelles sont donc tes ressources. La veuve Robineau t’entretient, c’est entendu. Mais tu as peut-être un métier ?

— Je suis représentant de commerce…

— Pour quelle maison ?

— En ce moment, aucune. Je suis en chômage.

— Tu as ta carte professionnelle ?

— Ils ne veulent pas me la donner tant que je n’aurai pas de maison qui m’emploie.

— Et sans doute, aucune maison ne veut de tes services tant que tu n’auras pas la carte.

— Il y a de cela.

— Ça n’a pas de raison de finir.

— Je cherche pourtant.

— La nuit ?

Jean frémit. Neyrac le nota.

— Pourquoi pas. Dans les bars, on peut se faire des relations. C’est comme cela qu’on trouve une place.

— Tu t’en rends compte en ce moment. Dans quel bar t’es-tu rendu la nuit du meurtre de Ruby ?

— Je n’ai pas été dans un bar. J’ai fait une connaissance dans la rue. On est monté chez elle.

— Dans quelle rue ?

— Je ne sais plus. J’avais du chagrin à cause de Ruby.

Chancerel ironisa :