Page:Nicolaï - La mort fait le trottoir, 1948.djvu/185

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181
LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Un petit maquereau. Il vit avec une dame d’âge mûr. Mais attention : c’est un mauvais, un sournois, un froussard aussi. Je l’ai observé dans le taxi : il est vert.

— Il a donc avoué déjà ?

— Non. Mais il n’a certainement pas la conscience tranquille.

— Profession ?

— Il se dit rédacteur de nuit à « Jour-Express ».

— Vérifiez. On ne sait jamais. Évitons la gaffe. Avec les journaux, vous savez ce que c’est…

Il suffit d’un bref coup de téléphone pour que les inspecteurs apprissent que Jean Desmont était, à quelque titre que ce soit, parfaitement inconnu à « Jour-Express ».

Neyrac reprit :

— C’est un sournois, dites-vous ?

— J’en ai l’impression. Il a été surpris de me trouver au pied de son lit. Mais il s’est repris. Seulement il a la frousse.

— Bon. Voilà. C’est vous qui allez l’interroger. Je surveillerai pendant ce temps-là ses réactions. Elles m’en apprendront plus long que ses paroles. Asseyez-vous à ma place ; je vais me mettre là comme si j’étais un greffier. Faites-le entrer.

Jean Desmont, la figure fermée, s’assit en face de Chancerel qui, aussitôt, attaqua :

— Allons, mon petit gars, mets-toi à table, va. On t’en tiendra compte.

Jean haussa les épaules.