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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

faisait voir un homme à fortes moustaches, au regard innocent, dont le cou débordait d’un col d’uniforme.

— Mon mari, présenta la veuve.

La lumière était plus franche que dans l’antichambre. Chancerel examina madame Robineau. Il remarqua un collier de perles assez belles qui ornait son cou.

— C’est lui qui vous a offert cela, demanda-t-il ?

— Oui monsieur. Je veux dire c’est mon mari.

— Mais c’est votre amant qui vous a donné ceci ?

Du doigt, l’inspecteur désignait une large ecchymose violette qu’il venait de découvrir sous le fard près de l’œil.

La femme balbutia :

— Mais non, monsieur. Je me suis heurtée à un meuble.

Chancerel tonna :

— Vous mentez, madame. C’est votre amant qui vous a frappée.

Madame Robineau baissa la tête.

— Il est parfois violent, quand il a bu.

Puis elle joignit ses mains qui tremblaient.

— Mais il n’a rien fait de mal, monsieur, dites, il n’a rien fait de mal. Vous ne venez pas l’arrêter.

Chancerel sourit.

— Simplement lui demander de venir au commissariat donner quelques renseignements.

— Comme témoin, n’est-ce pas ?