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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Madame Robineau reçoit-elle beaucoup ?

— Pour ainsi dire personne. Deux ou trois amies de son âge,

— Elle n’est plus toute jeune ?

— Ce n’est plus un printemps. Je sais qu’elle est veuve. C’est pour vous dire… Mais, dites-moi, il n’y aura point de scandale au moins. C’est une maison correcte ici.

— Soyez tranquille. Une simple vérification.

Un peu avant neuf heures, Chancerel monta et sonna au quatrième à gauche.

Une femme vint ouvrir. Elle était assez forte, de taille moyenne. Ses beaux yeux, dont les coins portaient la patte d’oie, étaient effrayés. Sa bouche tombait de chaque côté. Mais sa chevelure était d’un roux agressif, et en dépit de l’heure matinale, elle était soigneusement maquillée. De toutes ses forces, elle luttait contre son âge. Sous son peignoir garni de dentelles, elle était vêtue d’un pyjama de soie.

— Madame Robineau ?

— C’est moi.

— Votre cousin est ici ?

— On ne peut le voir. Il dort encore.

— Nous le réveillerons.

— Qui êtes-vous ?

— Police, fit simplement Chancerel en avançant d’autorité dans l’antichambre.

La femme, derrière lui, referma la porte. Elle bégaya :