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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

Les portes s’ouvrirent. Les concierges tiraient dehors les poubelles. Chancerel regardait l’immeuble : maison de petits bourgeois.

La concierge du 24 était une forte femme à la chevelure noire bien lissée. Chancerel s’approcha d’elle.

— Votre locataire du quatrième à gauche, qui est-ce ?

La commère le dévisagea.

— Qu’est-ce que vous lui voulez ?

Chancerel, dans le creux de sa main, lui montra sa plaque de la préfecture.

— Ah ! fit la femme. C’est une dame, madame Robineau, une personne très comme il faut.

— Elle n’a pas un fils ?

— Non. C’est-à-dire qu’elle a un ami qui vit avec elle.

— Comment se nomme-t-il ?

— Je n’en sais rien. Madame Robineau dit que c’est son cousin. Mais j’ai bien compris de quoi il retourne. Un cousin à la mode de l’oreiller. Il a fait quelque chose ?

— Qu’en pensez-vous ?

— Ça m’étonnerait. C’est un jeune homme convenable. Il est poli avec tout le monde. Pour le reste hein, ça les regarde.

— Quel est son métier ?

— Il est dans les journaux, je crois. En tout cas, c’est la nuit qu’il travaille. Quelquefois, il est un peu bu. Mais ça arrive à tout le monde.