— Alors on rentre, dit le petit homme. Où habitez-vous ?
— 24, rue Mademoiselle.
— Justement, c’est mon quartier. Je prends un taxi. Je vais vous poser. Mais attendez-moi une minute.
Il ouvrit la porte des W.-C. où se trouvait également le téléphone. Quand il revint, l’ivrogne était affalé contre le comptoir. Le patron, prudent, écartait les verres des gestes de ses bras.
— Allez, on y va ?
L’un soutenant l’autre, ils s’engouffrèrent dans un taxi.
Le jour était levé quand Chancerel rejoignit sur le trottoir devant le 24 de la rue Mademoiselle le petit homme.
— Voilà, chef. Comme je vous ai téléphoné du bistrot, c’est là qu’il habite. Je l’ai ramené en taxi ; je l’ai hissé à son étage : au quatrième, la porte à gauche. J’ai pas quitté d’ici. Il n’est pas ressorti.
— C’est l’amant des May Sisters ?
— Il me l’a déclaré.
— Parfait. Vous passerez à mon bureau pour la prime.
— Je l’aurai pas volée. J’ai sûrement pincé un rhume. Il ne fait pas chaud ce matin. On monte ?
— On a le temps. Attendons qu’il soit un peu remis.