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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Vous espérez arrêter Takigoutchi ?

— Croyez bien qu’il est infiniment plus facile de trouver un acrobate japonais dans le monde entier qu’un Pierre Jaumes dans le seul Paris. Je vais alerter toutes les polices de l’univers. Takigoutchi se trouve nécessairement dans un établissement de spectacle. Les antipodistes japonais ne sont pas si nombreux que cela et ils sont connus. Takigoutchi a d’ailleurs le soin de signaler lui-même sa présence en portant son nom au programme, sur les affiches. Il ne peut plus m’échapper. Je considère qu’il est déjà entre mes mains.

Levant son verre, il ajouta :

— Il me sera permis de boire à la santé de ce brave clochard que son impécuniosité a poussé à proposer à une honorable commerçante un troc qui n’avait rien de déshonorant. Sans lui, notre enquête piétinerait encore.

Marion but une gorgée de son Martini, puis elle dit en souriant :

— Fort bien, fort bien, mon cher. Mais vous oubliez que l’homme que l’on a vu rentrer avec Liliane ne ressemblait nullement à votre Japonais.

— C’est vrai, mais est-il coupable ? L’amant de passage s’étant éloigné, pourquoi l’assassin ne se serait-il pas introduit dans la chambre… À vous dire toute ma pensée, je pense que celui-ci était déjà à l’hôtel Minerva.