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LA MORT FAIT LE TROTTOIR

— Pas encore, répondit M. Médrano.

— Je n’ai même pas eu le temps de la nettoyer, ajouta le garçon de piste.

— Pourrions-nous la visiter ?

— Très facilement.

C’était, sous les gradins du cirque, un réduit minuscule, peint de couleur claire. Le mobilier était réduit à l’extrême. Une chaise, une tablette fixée au mur sous un miroir, un portemanteau. L’inspection en était vite terminée. Tout ce que trouva le policier, ce fut, jeté sur le sol, un magazine anglais tiré sur beau papier et qui s’appelait :

« Girl’s Miror ». Il le feuilleta. Des pages en avaient été arrachées.

— Je l’emporte, dit-il en le mettant sous son bras.

En sortant du cirque Médrano, Neyrac proposa à Marion Hérelle :

— Vous venez prendre un verre ? Connaissez-vous un coin tranquille dans le quartier ?

— À deux pas d’ici, rue Laferrière, il y a le bar Normand.

Le petit établissement n’avait, en dépit de son nom, nulle prétention à l’évocation du terroir. C’était dans un étroit demi-sous-sol, un bar assez coquet qui, selon une intimité de tradition dans tous les bars, tirait le meilleur de sa décoration des photographies d’artistes plus ou moins célèbres, toutes largement dédicacées. Près de la porte s’allongeait le comptoir de chêne derrière lequel la